Yali, 1 an après…

Qu’est ce que Yali t’a apporté?

C’est une des questions qu’on entend le plus dès qu’on revient des 7 semaines du fellowship.
Des fois, la question semble ingénue, l’interlocuteur a une saine curiosité.
D’autres fois, la question résonne comme une inquisition. Et si la réponse n’est pas transcendantale, le regard de l’autre vous accuse d’avoir gâché une des rares places.

yali, une expérience personnelle

Au delà de moments glorieux comme la rencontre avec le Président Obama ou le séjour chez l’oncle Sam tous frais payés, c’est un voyage hautement personnel. Et ce qu’on en retire est en grande partie lié à nos objectifs personnels.

President Obama talking to Mandela Washington Fellow in 2016
Le président Obama parlant aux Yali 2016

Je l’ai souvent répété à ceux qui me posaient la question. En partant pour Yali, j’ai choisi de déposer mes 10 années d’expérience à l’aéroport d’Abidjan et d’y arriver comme une feuille vierge. J’ai décidé d’être une éponge, d’absorber le maximum de choses, d’expériences. Sortir de ma zone de confort et réussir à me transformer.

Dans cette période qui voit le retour des Yali2017 et l’ouverture des candidatures pour 2018, j’aimerais re-partager ce que Yali m’a apporté…

Immédiatement

1- la gestion du temps

« Time is money« . Tout le monde connaît l’expression mais on ne sait pas à quel point les américains la prennent au sérieux. Cette fois dans un environnement plus professionnel, j’ai pu constater comment 5 minutes de retard peuvent être considérées comme un manque de respect. Ou comment, au restaurant, servir plus vite le client lui permet de consommer plus vite et surtout de partir plus vite ainsi laisser plus vite la place à un nouveau client. Aussi simple que cela!
Quand on prend conscience de ça, on devient plus efficace. Du coup, depuis mon retour, je déteste les réunions trop longues. Le temps c’est de l’argent. Et cette fâcheuse manie que j’avais de faire les choses à la dernière minute sous prétexte que j’étais plus créatif sous pression n’a plus aucun sens. Si on s’organise, on peut réaliser de grandes choses dans les délais impartis.

2- une plus grande confiance en mes capacités

Le programme vous met dans une université avec 24 autres esprits brillants du continent avec leur histoire, leurs difficultés et leurs réalisations. Au delà, vous rencontrez d’autres personnes américaines qui après les échanges ont une perception différente du continent. Des personnes qui se rendent compte vous êtes même plus brillant que la majorité des gens qu’elles fréquentent.
Et il y a aussi ce professeur, 40 ans d’expérience, qui répète à longueur de journée que vous êtes bien meilleurs que la majorité des étudiants qu’il a enseignés. Et si l’avenir de l’Afrique repose sur vous, il y a beaucoup d’espoir pour le continent.
À force d’entendre ce genre de mots gentils, on finit par y croire.

Austun4
Professor John Doggett
3- un MBA en 6 semaines

Des connaissances théoriques. 6 semaines à McCombs Institute, à traiter des business cases? Vous en apprenez énormément sur la gestion et si comme moi vous avez décidé en arrivant d’être une feuille vierge, vous apprenez une nouvelle manière d’envisager le business.

4- des contacts de grande valeur

Avant tout, 24 autres fellows de mon université. 17 pays. Et un pied-à-terre presque partout sur le continent. Des personnes à qui je parle tous les jours même un an après.
Des personnes qui me sauvent la vie à l’occasion, chaque fois que je les sollicite. Je me rappelle, par exemple, de comment mon fellow Yali du Burkina m’a résolu une situation d’urgence entre 4h et 8h du matin.
Et je ne veux même pas parler des personnes rencontrées pendant le programme ou encore les personnes fabuleuses de l’ambassade qui sont un soutien formidable quand on en a besoin.

Emeka Ossai, Chiedza Danha
Emeka du Nigeria et Chiedza du Zimbabwe, UT fellows
5- la force du « mindset »

J’ai appris que la seule chose qui nous empêche de réaliser de grandes choses est notre propre état d’esprit. Un problème que les américains n’ont que très peu. Ils croient en eux. Le discours nation est clair : « nous sommes la plus grande nation sur terre« . Ils cherchent tellement à être les meilleurs et les plus grands que cela ne freine jamais leur imagination.
Depuis, j’ai fait l’exercice. Je pousse mon esprit plus loin chaque fois. J’essaie de voir grand. Je ne me fais pas de complexes.

6- l’importance des procédures

Une des plus grandes leçons. Ils définissent tous les process pour leurs opérations avant de les exécuter. Il faut modéliser, imaginer chaque étape du parcours quitte à l’amender plus tard. Ce qui fait que le système est toujours plus fort que les hommes. Et les hommes ont pour mission d’améliorer le système avant tout. Avoir des procédures claires minimise le risque d’échec.
Alors Oui, à mon retour de Yali, j’ai commencé à créer les procédures là où elles n’existaient pas et sur les nouvelles opérations, c’est une étape obligatoire même pour mes collaborateurs.

7- l’évaluation des actions

Chaque vendredi pendant le temps passé à Austin, nous recevions deux questionnaires, celui de l’université pour évaluer chaque aspect de notre expérience. De la qualité du logement à la qualité de l’alimentation pendant les activités de groupe, tout y passait. Et la chose fantastique est que semaine après semaine, l’expérience s’améliorait et était très adaptée à chacun de nous.
J’ai alors compris que c’est de cette manière qu’on construit une entreprise ou une opération qui marche. Prendre vraiment en compte les requêtes, plaintes et suggestions de ceux qui utilisent le service. Si je ne l’étais pas avant, je suis au bureau encore plus attentif aux attentes de mes clients et cela a un effet magique. Plusieurs d’entre eux le verbalisent: ils sont contents de travailler avec notre équipe.

1 an après…

mon passage à Yali a produit

Stories by iamstephanek

Stories

Une série de vidéos dans lesquelles les invités racontent les moments qui ont transformé leur vie.
C’est le fruit de nombreuses choses. Mais notamment des cours de leadership pendant Le Yali. Ces cours s’apparentaient des fois à de la psychologie. La prof nous poussait à creuser au fond de nous, à identifier nos propres faiblesses et forces. Elle nous amenait à nous fragiliser devant les autres pour créer plus de connections. Elle nous poussait à aller au fond de nous. Ca a nourri ma réflexion. Stories en est un fruit, un dépouillement de soi.

The box Côte d'ivoire

The box

Pendant l’expérience, nous avons visité plusieurs espaces de coworking. Et j’ai été emballé par les réalisations nées de ces espaces. Parce que plusieurs personnes qui ne se connaissaient pas avant ce lieu avaient pu collaborer, mettre ensemble leurs compétences et créer des projets communs. Je suis fasciné par cette disruption des business models. Et c’est ce que THE BOX est: un studio collaboratif. Créé par plusieurs personnes pour commencer et destiné à ce que plusieurs personnes viennent en profiter. Pour créer.

Qu’est ce que Yali m’a apporté?
Déjà ça…
Et j’ai envie de vous dire que ce n’est même pas encore fini…

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7 Comments

  1. J’ai dit à des amis, hier : « je veux lire des gens capables de produire du contenu qui a un vrai impact sur le quotidien de ceux qui les lisent ». Merci d’avoir manifesté cela en un article.

  2. Waou tu ma fait voyager a travers Cest ligne merci de partager ton expérience YALI avec nous le simple faite de lire ton article ma fait comprendre beaucoup de chose Chapeau

  3. La force du mindset.
    Voici le point qui m’a fait réfléchir à foison pendant la lecture de ton article.
    Merci pour cette belle expérience.
    Après avoir échoué 3 fois au Yali, j’avoue que je voulais plus postuler. Mais avec ce partage d’expérience, je crois que je vais postuler encore afin de revenir faire les cool things that matters in our community.
    Stay blessed

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