Un tiers de vie

Aujourd’hui, 3 avril, je totalise 11 années d’affilée chez Voodoo. C’est même plus d’un tiers de ma vie que j’ai passé dans cette entreprise. J’aimerais me rappeler aujourd’hui du chemin parcouru…

…De ce premier jour sapé en pantalon et chemise débraillée (les ivoiriens disent « non fourré ») dans une agence de publicité où tout le monde est décontracté. Je me rappelle le directeur administratif de l’époque me demandant, comme à un bon bizuth, pourquoi je n’étais pas en costume-cravate et braillé, alors que le gars à côté de moi est en Jean tee-shirt un lundi matin?

Stéphane, 31 octobre 2006
(31 octobre 2006 – on ne se moque pas… merci)

C’était le début de l’aventure pour un jeune garçon de 20 ans et 11 mois (oui, oui, les 11 mois c’est important) tout droit sorti de son ESCA. Je voulais faire de la pub et à l’époque, je voulais travailler chez Voodoo, sur le budget Orange parce que je trouvais fantastique ce que l’agence réalisait avec cette marque. J’ai été assez chanceux de commencer ma carrière comme je l’avais imaginé.

A partir de ce moment, j’ai travaillé comme un chien. Les américains disent:

« I worked my ass off ».

Parce que je devais faire honneur à ce rêve que j’avais eu, qui était devenu réalité. Je devais respecter ma bénédiction. Et ça n’a pas été toujours simple.

J’ai le souvenir de cette fois où je devais préparer le dossier pour une réunion du DG. Il est descendu en milieu d’après-midi vérifier avec mon directeur clientèle où j’en étais. C’était trop tôt pour moi. J’avais les grandes lignes, je savais où j’allais mais le document n’avait aucune forme. Je le revois parcourir le document slide après slide, arriver à la fin, regarder mon directeur clientèle et dire avec un calme glacial: « Dis à ton jeune que si mon document n’est pas prêt pour ma réunion demain à 9h, son pré-emploi va s’arrêter brus-que-ment ». Dans la seconde d’après, il était sorti du bureau. Pas besoin de vous dire que j’ai quitté le boulot à 22h30 ce jour-là? (la première fois d’une très très très très très très longue liste)

UN TIERS D’UNE VIE QU’ON AIME.

Se lever chaque matin et être heureux d’aller au travail pour faire ce qu’on aime est une grâce inestimable. J’ai donné au fil des années le meilleur de moi à cet emploi, parce que je ne le considérais pas comme tel. Je lui ai donné beaucoup de moi et il me l’a rendu bien des fois. A 24 ans et 7 mois, je devenais directeur clientèle après avoir été successivement Assistant chef de publicité, chef de publicité junior, chef de publicité sénior, chef de groupe.


Ce travail m’a offert des moments « glorieux » comme cette réunion de présentation avec le comité de direction de la Banque Togolaise pour le Commerce et l’Industrie. J’avais 25 ans (et 5 ans d’expérience) et l’agence a eu suffisamment confiance en moi pour me laisser en « lead » sur un nouveau client, sceptique, pas habitué à beaucoup communiquer, à qui il fallait réussir à faire accepter l’idée que bien communiquer nécessite un peu (beaucoup) d’argent.

Après 3 semaines à Lomé pour les besoins de réalisation du film, j’avais un quart d’heure pour présenter le fruit de nos efforts. L’air étonné des clients a été une de mes plus belles récompenses. Après la présentation des films, il y a eu presque 30 secondes de silence dans une salle d’une quinzaine de personnes. Un silence suivi d’applaudissements. Mélange de surprise et de questionnement: ce film avait-il effectivement été réalisé dans leur pays?
La vie de publicitaire se résume parfois à ce genre de moment, où la gloire est une fête intérieure.


Deux ans plus tard, cette fois en tant que Directeur de la Stratégie, j’avais à charge (mais surtout à coeur) de monter avec une petite équipe un projet d’offre mobile cobrandée: MaLife. Même le résumé de l’aventure est beaucoup trop long à raconter dans cet article. Mais comme je l’ai dit plus haut, ici encore, I worked my ass off. Je me rappelle que dans les 5 semaines qui ont précédé le lancement, j’avais litteralement des journées de 18 à 20 heures au travail, avec l’équipe. A terme, nous y sommes arrivés.

Aujourd’hui, je regarde en arrière et je continue de penser que le travail (et la loyauté) paie(nt).

Beaucoup de personnes me demandent pourquoi j’y suis encore. J’aime répondre que j’ai eu plusieurs vies au sein de Voodoo: 11 ans, 7 positions différentes. Je suis passé du publicitaire, au stratège puis au Business Developer. Vais-je écrire un autre article pour mes 12 ans ou 15 ans? Je n’en sais rien. Je ne planifiais déjà pas d’en faire 11.
Mais il y a une chose qui me maintient en vie, ici ou n’importe où d’ailleurs: c’est la passion, le dépassement et le feu.

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12 Comments

  1. belle article et beau parcours . il une erreur dans le texte(la première fois  »d’un » très très très très très très longue liste)

  2. A un moment je me suis demandé ce que je faisais quand j’avais 21 ans. C’est impressionnant de lire ce parcours unique et pleins d’exemplarités. Bon vent pour la suite.

  3. Très bel article Grand-frère. Je t’admire toujours depuis notre première rencontre dans le cadre du YALI. Et aujourd’hui encore, je suis heureuse et fière. Je voulais rencontrer des personnes grandes d’esprit, matures et capables de me tirer vers le haut et élever mon esprit. Je peux le dire, j’en ai trouvé, car tu en fais partie. Tu déconnes et me fais rire souvent comme un enfant, mais tu es tellement calé non que tu inspires la jeune femme que je suis. J’espère avoir assez de courage et force pour tenir ferme dans ce genre de milieux professionnels où c’est le fruit de l’esprit qui est notre travail quotidien, comme tu y es arrivé. Tout le meilleur, merci pour le partage. Je suis inspirée comme ça, walaye même (lol). Bisous bisous. Auré

  4. wahoootres bel article. merci pour ce témoignage qui demontre oh combien tu es passionné par ce que tu fais.

  5. Super Article. On s’était rencontré au concours Air france organisé par Yehni Djidji et depuis j’ai décidé de te suivre sur les réseaux sociaux et blog. Là je ne le regrette pas car en plus de motiver pas ton vécu , la manière sobre et humble de le faire en dire long sur ton état d’esprit : Un gagneur.

  6. Great Story Steph!!!! Hard work pays off. Keep on the Good job. you are definitely an example for the younger Generation. Comme quoi on dit « Quand on veut, On peut »

  7. Super Stéphane !!!! Bel exemple d’abnégation et de réussite professionnelle

  8. Très bel article ! Félicitations et que du bonheur pour la suite Stéphane… Les gens passionnés et motivés, nous on aime !

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